Voyage en Ukraine 1er au 24 août 2003. Claude.

 

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 8 août

Chachliks chez des amis. Bonne ambiance. Beaucoup de rires et de vodka.

Samedi 9 août

Nous profitons d’un trajet de Roman et Larissa pour voyager jusqu’à Cernivci. En chemin nous faisons une halte pour admirer un vieux moulin entièrement en bois qui fonctionne encore !

Le « directeur » du moulin est fier de sa machine. Quand il apprend que je suis français son visage s’illumine et son débit s’accélère mais Dima ne peut pas tout traduire. En bref il est bien content de me rencontrer et souhaite une grande amitié entre nos peuples (…)

Juste avant d’arriver en ville, il nous faut zigzaguer sur une route en travaux. Aveuglés par un nuage de poussière, nous passons à quelques mm d’un énorme camion qui se rabat subitement sur notre file !

Week-end à Cernivci ou Cernovci ou Cernovici (orthographes différentes en fonction des langues des peuples qui l’ont bâti : polonais, autrichien, ukrainien) C’est une ville de 300 000 habitants à l’architecture qui rappelle à la fois  Prague et Vienne. Des façades un peu baroque, colorées avec parfois des statues et des frontons.

J’arrive enfin à joindre ma famille en France. J’ai renoncé à utiliser les cabines téléphoniques. Dima a emprunté un téléphone cellulaire et dans les grandes villes la réception est bonne. Balade dans un parc boisé immense à 5 minutes du centre ville. Il y a des sortes de beer-garden comme en Allemagne, beaucoup d’attractions et de jeux pour les enfants. Un grand équipement culturel en amphithéâtre pouvant accueillir plusieurs milliers de spectateur en plein air : C’est le « palais d’Eté » flambant neuf où on règle la sono pour un spectacle de variété. Aujourd’hui il y a une multitude de mariages. Nous en croisons partout : dans le parc pour les photos dans des files de Mercedes louées pour l’occasion et à la sortie des églises.

J’en ai vu au moins une vingtaine !

Dans la rue je suis intrigué par la vente d’une boisson qu’on extrait d’une petite citerne. Il s’agit du Kvas, boisson populaire très désaltérante. Nous mangeons dans un autre parc mais nous sommes gênés par le bruit strident des cloches de l’église orthodoxe qui n’en finissent pas de teinter.

Les écarts de richesses sont saisissant en ville. On croise des baboushkas qui essayent de gagner quelque sous avec un pèse-personne posé sur le trottoir et 50 mètres plus loin on tombe sur une boutique de parfum français aux prix exorbitants pour la plupart des gens ici.

Nous débouchons par hasard sur le musée de la ville. Très intéressant. Il y a ici 5 salles différentes avec des thèmes qui se juxtaposent bizarrement : salle concernant les vêtements traditionnels puis salle dédiée aux soldats morts en Afghanistan puis salle illustrant les spécialités des industries de la région puis salle de peintures. On trouve même une salle exposant tout ce qui a trait à l’église orthodoxe ! Des icônes, des œufs peints, des chasubles…

Je m’étonne et nous en discutons avec la guide.

Dima est en colère quand il voit des Mercedes neuves ou des 4-4 rutilants. Regarde la « la pauvre Ukraine !!! » ironise-t-il constamment. On peut en effet se poser des questions sur la provenance de certaines richesses. Un salaire de prof de 60 USD ou celui d’un ingénieur  à 100 USD n’y suffirait pas, même en économisant toute une vie. La frontière n’est pas loin et on peut supposer aisément que les vitres fumées des voitures de luxe cachent des individus poisseux et des trafics peu reluisants.

Il se met à pleuvoir sérieusement et nous sommes en short et tee-shirt. Nous trouvons un abris sous la devanture d’un bar-restaurant. Je remarque une voiture française. Ce sont des touristes de l’Est de la France, des enseignants. Ils nous demandent la direction d’un hôtel. Ils viennent de Roumanie et restent quelques jours pour visiter des profs de français. Ce sont les seuls français que je rencontrerai en Ukraine. Plus tard à Kharkov, dans le métro, je croiserai deux étudiants francophones, des rwandais qui semblent un peu perdus dans ce nouveau monde où ils débarquent.

La pluie est un bon prétexte pour aller farfouiller dans une librairie. Dima achète des livres pour Julia et moi je tombe sur une boîte d’ex-libris magnifiques dont certains érotiques. J’en achète une dizaine ainsi que des cartes postales de la ville.

La pluie ayant cessé, Dima veut me montrer l’université. A l’entrée, les gardiens nous demandent de payer quelques grivnas. Même pour entrer dans la cour intérieure ils exigent de l'argent.

C'est un ensemble magistral qui me fait beaucoup penser à une université anglaise en brique.

Les parterres et les allées sont entretenus avec soin. Malheureusement, il ne nous sera pas possible de visiter le jardin botanique.

(On avait le projet d’aller à LVIV ville universitaire de Dima mais le temps a été trop court.

La prochaine fois peut-être car il paraît que c’est une ville magnifique)

Ce soir nous allons dormir chez les cousins. Je veux acheter des fleurs pour nos hôtes. Nous n'avons que l’embarras du choix face à la dizaine de vendeuses sur le trottoir. Nous choisissons des roses et la vendeuse m’offre une très grande rose en cadeau.

Je décide de l'offrir à une belle inconnue qui attendait son bus. Dima traduit. L’inconnue est hébétée par ce geste. J’en souris encore quand j’y repense. Quelque part au centre de l’Europe une femme pense peut-être à cet étranger sorti de nulle part avec une belle rose et un sourire.

J’évoque avec Dima le monde consumériste dans lequel je vis en France. Un monde où la gratuité a disparu (ou en régression alarmante) comme d’autres valeurs : solidarité, simplicité, partage…

Le soir, Dima ayant renoncé à ce que je lui offre le restaurant, nous mangeons sous une tente  de snack en plein air des pommes de terre cuites avec du fromage et nous partageons une bière fraîche. L’ambiance sous la lumière faiblarde de l’avenue me rappelle les fish and ship dans les faubourgs de Glasgow.

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