Voyage en Ukraine 1er au 24 août 2003. Claude.

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 7 Août

Nous nous rendons à Kalminski, la ville la plus proche. Nous prenons un taxi pour 1,5 grivnas le trajet de 6 ou 7 km. C’est une ville d’environ 20 000 habitants. Les avenues sont très larges et fleuries. D’énormes saules pleureurs bordent les rues et les places. Roman travaille ici. La frontière avec la Moldavie est toute proche. Justement nous les retrouvons avec sa femme et des amis pour aller boire un café. Un des amis douanier porte une belle montre Sector. Sur un toit, haut perché sur une cheminée, je vois une cigogne dans son nid.

Nous quittons la compagnie pour aller visiter le lycée de la ville. Très vieux mais repeint plusieurs fois. Un alignement de photos témoigne de générations de diplômés qui sont passées par ici. Dima veut me montrer le labo de langue où on enseigne le français mais il est fermé.

Je visite les toilettes (non non ce n’est pas une obsession !!!). Des chiottes à la turc en alignement avec des demi-cloisons et sans portes ! Bonjour l’intimité…

Du haut du  bâtiment, par les fenêtres, on observe une petite fille qui vient jouer aux barres parallèles… peut-être une future championne de gymnastique.

En sortant sur une sorte de place d’honneur, à l’entrée du lycée, mon regard est attiré par une sorte de monument commémoratif posé sur le gazon. Il s’agit en fait d’un monument dédié aux soldats ukrainiens morts en Afghanistan pendant la guerre de 1979 à 1989. 50 000 morts côté soviétique. Cette guerre a été un vrai traumatisme ici. Plusieurs dizaine de milliers de morts, tous jeunes. Toutes les familles portent encore le deuil et la cicatrice ne s’est pas refermée.

Dima me raconte alors son calvaire durant son service militaire. J’avais déjà lu des articles sur ce sujet dans  courrier international. On peut y subir les pires sévices. Cela dure 2 ans et, à l’époque soviétique, on se retrouvait très loin de l’Ukraine. Pour Dima c’est pire que la prison. Certains ont même préféré la prison…

Pendant son service militaire, il a connu l’histoire d’un garçon qui, ne supportant plus les brimades, a déserté et s’est caché sous terre pendant 6 mois avant d’être dénoncé par sa  propre femme qui n’en pouvait plus de la pression des militaires. Il a eu le choix de retourner faire son service mais il a préféré effectuer 5 ans de prison !

En passant devant un bâtiment officiel, Dima m’apprend la signification du symbole de l’Ukraine. Le trident cache 3 lettres qui signifient Liberté.

Pour le drapeau, c’est très simple: La bande jaune du bas c’est le blé et la bleue en haut c’est le ciel. C’est peut-être, à mon sens, le plus beau drapeau du monde.

Notre cheminement nous conduit à traverser un parc qui a du être magnifique quand il était encore entretenu. De grands totems en bois peint sont en train de pourrir faute de soin. Des ordures jonchent le sol. Les bancs en bois ne sont guère utilisables et l’éclairage public est dans un pauvre état. On devine que ce parc a connu son heure de gloire dans les années 60 ou 70. C’est une ambiance fin du monde qui me rappelle un camping de Milan en 1980.

En sortant du parc, je suis attiré par une vieille voiture encore rutilante. C’est une Volga. Elle a peut-être plus de 40 ans ! Bichonnée par son propriétaire, l’intérieur est impeccable.

Dans un magasin, j’achète des œufs en bois, « le petit chaperon rouge » en cyrillique et une pochette pour mon passeport. Il se fait tard, nous rentrons au village dans un vieux bus qui transporte aussi du matériel de construction. Je m’amuse à noter le nom des arbres que j’ai vu depuis mon arrivée en Ukraine : Bouleaux, peupliers, saules, chênes, noyers, pommiers, cerisiers, châtaigniers et une grande variété de résineux.

Les paysages de la campagne sont magnifiques : Des reliefs doux et amples sur lesquels s’étalent des champs de tournesol, blé, colza et des lanières de maïs et de choux.

Le matériel agricole est vétuste. Rares sont les tracteurs. Certains sont même à chenille. Il y a beaucoup de longues charrettes tractées par des chevaux.

La plupart du temps j’observe de 10 à 40 personnes qui s’affairent aux travaux des champs. Surtout des femmes.

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