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Ma chère Alice, Nous avons reçu ta petite lettre de Lyon avec celle de ta tante. Nous allons bien et nous n'avons rien de nouveau à vous apprendre. Il fait froid ici, la neige couvre les montages de Jura. Nous voilà en hiver. Comment allez vous, vous tous? Dis à Marcel de nous écrire. Nous vous embrassons tous affectt. Ton oncle qui t'aime. à: Mademoiselle Alice Bovier adresse: Monsieur Bovier, Percepteur St Symphorien d'Ozon, Isère. date de tampon 23/10/1903 Carte imprimée à Moscou, N 77 Cette carte et la carte numéro 10 étaient envoyées et écrites par la même personne : ici l’oncle de la correspondante, dans le cas précédent – apparemment la lettre est adressée au père d’Alice, donc frère ou beau-frère de l’auteur. Au début c’était un mystère pour moi : qu’est-ce que les cartes postales avec les Ukrainiens faisaient en France, au Jura, dans une famille qui n’a probablement aucune liaison parentale ni autre avec mon pays. Mais je m’explique cela par le fait que les cartes étaient imprimées à Moscou, et étant envoyées au début du siècle précédent, au moment où l’amitié Franco-Russe était très à la mode (Alliance franco-russe, visite de Nicolas II en France etc) – je suppose que les cartes pareilles ont pu être achetées à l’exposition ou même elles étaient en vente libre. Et l’auteur sans vraiment être intéressé par l’objet des images des cartes les a utilisées comme un papier pour les petits messages familiaux. Un peu de géographie : l’auteur habite à St-Symphorien d’Ozon, qui se trouve pas trop loin de Grenoble. Il envoie les cartes à sa ville il semble pendant ses vacances au Jura (1903), et à Bonneville avant de partir (1902). Il cite aussi Annemasse – une ville à 17 km de Bonneville où l’auteur ne pourrait pas se rendre pour la fête de Genève. Vraiment Annemasse se trouve plus près de Genève que de Bonneville. |
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