D'anciens
nazis reconnus comme héros de l'indépendance en Ukraine
MOSCOU (AFP) - Les autorités locales de la ville ukrainienne
d'Ivano-Frankovsk ont reconnu comme héros de l'indépendance
de l'Ukraine d'anciens soldats nazis, leur accordant un statut équivalent
à celui des anciens combattants de l'armée soviétique.
Les anciens membres de la division SS de "Galitchina"
recevront les même pensions, aides et privilèges que
ceux qui ont combattu pour l'Ukraine pour la libérer des
Nazis. Une décision qui a choqué la communauté
russe d'Ukraine et Moscou.
Le premier ministre ukrainien Anatoly Kinakh a appuyé
cette décision, arguant que rien ne pouvait entraver l'histoire,
a rapporté l'agence russe RIA-Novosti.
Un club actif d'anciens SS se trouve actuellement dans l'ouest
de l'Ukraine où différentes tentatives pour réhabiliter
des anciens soldats de l'armée nazie ont déjà
eu lieu, a indiqué pour sa part l'agence ITAR-TASS.
Des partis de droite au parlement ukrainien ont appelé
à la réhabilitation des anciens soldats SS et miliciens
qui ont combattu l'armée soviétique pour l'indépendance
de l'Ukraine jusqu'en 1956.
Moscou a fermement condamné cette décision. Il
s'agit d'un "dangereux précédent visant à
réviser les résultats de la seconde guerre mondiale
et les décisions du tribunal de Nuremberg", a indiqué
le ministre russe des affaires étrangères.
"La réhabilitation de ces gens est un acte honteux
de trahison envers des millions de paisibles civils, dont les Russes
et les Ukrainiens, qui sont morts en combattant l'armée d'Hitler
ou sur les territoires occupés", précise le communiqué.
"Nous espérons que les autorités ukrainiennes
vont prendre des mesures fortes pour annuler la décision
de la mairie d'Ivano-Frankovsk et empêcher de telles provocations
dans le futur", a ajouté le ministre.
Un parlementaire russe a également condamné cette
idée, mettant en garde les autorités ukrainiennes
dans leur précipitation à faire d'anciens soldats
SS des héros de l'indépendance de l'Ukraine.
Le chef de la commission de la chambre haute des affaires étrangères
Mikhail Margelov a rappelé que le chancelier nazi et le chef
des SS Heinrich Himmler avait interdit de se référer
au nom même de l'Ukraine lorsqu'il a créé cette
division SS.
Galitchina était l'ancien nom de la région de l'ouest
de l'Ukraine et avait été utilisée spécifiquement
pour rappeler aux habitants que cette région faisait partie
de l'empire autrichien, a précisé Margelov à
l'agence RIA-Novosti.
"Si l'histoire de la division Galitchina inspire une sainte
ferveur à Kinakh, il devrait aller jusqu'au bout et ériger
un monument à Himmler," s'est moqué Margelov.
Plus de 800 000 Ukrainiens sont morts lors de l'occupation de
l'armée allemande entre 1941 et 1944, dont des centaines
de milliers de juifs, de tziganes, de résistants et des prisonniers
de guerre de l'armée soviétique.
Modération
Voici des commentaires sur cet article du forum Ukraine-Europe
http://www.ukraine-europe.org
Michel, le 24 Mars 2002 à 23:37
Je ne suis pas au courant de tout, mais dans cet article, il y a un amalgame
entre plusieurs choses qu'il ne faut pas mélanger, dont certaines datant encore
de la propagande soviétique :
"Des partis de droite au parlement ukrainien ont appelé à la réhabilitation
des anciens soldats SS et miliciens qui ont combattu l'armée soviétique pour
l'indépendance de l'Ukraine jusqu'en 1956."
Ceci est faux : ceux qui ont combattu contre l'URSS à l'époque faisaient
partie de l'UPA (Armée Insurrectionnelle Ukrainienne), formé au cours de
l'année 1941, et se battant autant contre l'occupation des nazis jusqu'en 1944
que contre l'occupation des soviétiques jusqu'en 1953. Ce sont ceux qui furent
appelés par la propagande soviétique de "nationalistes petits bourgeois" et
accusés de collaboration avec les nazis, alors que l'un de leur responsable,
Stepan Bandera purgeait une peine dans un stalag.... Comme quoi la
désinformation continue...
sui, le 25 Mars 2002 à 08:28
Pas tout à fait d'accord.
Il convient de ne pas faire d'amalgame entre la division SS Halychtchyna et
l'OUN-UPA.
Les premiers se sont engagés ou ont été "engagés" de force dans la
SS et ont combattu un temps avec les Allemands jusqu'à leur reddition, leur
internement à Rimini et leur transfert pour beaucoup en GB, Canada ou USA.
Souvent accusés (mais il faut voir par qui -Cf.l'origine des sources =
Moscou, y compris AFP-Moscou pour cette dernière dépêche de Yahoo)
de crimes de
guerre (sur initiative de l'URSS puis de la Russie -toujours le même
impérialisme), la division, en tant que corps constitué, et chacun de ses
hommes, individuellement, ont été blanchis par deux commissions d'enquête : la
Commission Deschênes au Canada et une Commission d'enquête parlementaire en
Grande Bretagne.
L'historien Marc Ferro parle de "collaboration patriotique", c'est
peu dire de la part d'un universitaire ancien marxiste.
Les seconds, les combattants de l'OUN-UPA, ont combattu à la fois les Nazis,
l'Armée rouge et les forces répressives soviétiques sans soutien occidental et
n'ont rien à voir avec les premiers, sinon une partie du même objectif, chasser
les Russo-communistes d'Ukraine.
Pour conclure, Stepan Bandera n'était alors pas dans un stalag (camp de
prisonniers de guerre) mais dans le camp de concentration de Sachsenhausen ainsi
que ses frères dont deux sont morts à Auschwitz.
Accusez, comme le font les Soviétiques, puis Russes, depuis des décennies,
il en restera toujours quelque chose (Voir aussi l'affaire Oberlander qui est
de la même veine). La preuve est encore là aujourd'hui.
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